Nous sommes le 4 mars, mon prochain roman, Le silence est à nous, sort dans 15 jours, j’ai terminé il y a environ une semaine de relire / corriger / valider tous les textes que j’avais à relire / corriger / valider et, depuis, j’ai méticuleusement effectué et barré toutes les tâches de ma to-do list. Il m’a fallu me rendre à l’évidence : le moment est venu de reprendre le roman “adulte” (certain·es disent “vieillesse”) que j’ai démarré à l’été 2023, en résidence à la Villa Yourcenar, et qui attendait sagement dans mon ordinateur. Seulement, en un an et demi, il s’est passé beaucoup de choses dans ma tête. J’ai lu, j’ai réfléchi, j’ai pris environ un milliard de notes à propos de ce livre, compris plein de choses, résolu virtuellement des problèmes, et remis en question beaucoup des choix que j’ai faits. Alors forcément, ces derniers jours, la relecture de ce que j’ai écrit en 2023 m’a un peu fait grincer les articulations car il y a tant de choses à changer, tant de passages désormais inutiles, incohérents. Et ça m’a un peu découragée.
Aujourd’hui est la journée où j’aurais dû terminer ma relecture en corrigeant les derniers fragments du roman-version-2023. Seulement, puisque la vie est toujours faite de surprises, aujourd’hui s’est avérée être une journée enfant malade, c’est-à-dire une journée au ralenti, au petit goût d’école buissonnière. Parfaite excuse pour différer ma relecture (et surtout - car c’est là que se trouve le véritable enjeu - différer l’étape qui commencera juste après et qui me fait bien plus peur : l’écriture). J’ai démarré ma procrastination plutôt sagement (et même utilement) : en triant et rangeant une partie des notes accumulées à propos dudit roman. Mais la vraie surprise, c’est l’excuse parfaitement chronophage qui s’est présentée à moi. Au hasard d’un scroll, j’ai vu sur insta que Manon Fargetton venait de lancer sa newsletter, Les mains dans les mots, et ça a immédiatement ravivé le petit questionnement interne qui me turlupine depuis bien un an (vous vous souvenez, j’avais fait un sondage sur insta il y a une éternité ?), j’ai envoyé un petit mot à Manon qui m’a dit “ça m’étonne que tu ne l’aies pas encore fait, d’ailleurs, avec ton journal d’écriture”. Il n’en fallait pas plus pour que le petit questionnement se transforme en grosse machine, et que je me retrouve ici, à passer mon après-midi à configurer cette newsletter pour y transférer mon journal d’écriture (jusqu’à présent tenu anarchiquement sur insta depuis 2019, si l’envie vous en dit de remonter le temps).
Ma newsletter a donc le nom de deux de mes compagnons d’écriture préférés (le latte avoine et mon chat), mais si j’avais eu assez de place, j’aurais pu ajouter plein d’autres chose : un ordinateur, une pile de livres posée sur le coin de mon bureau en rapport avec le sujet qui m’occupe, les logiciels Scrivener, Antidote et Notes, des carnets que je passe plus de temps à admirer qu’à remplir, un ballon de Pilates pour soulager mon dos, mes playlists “bien dormi ? nope” ou “chansons à écouter en boucle pour monomaniaque”, des stylos rose, violet, turquoise ou orange pour les relectures sur papier, mon amoureux qui écrit en écoutant Eminem ou Ella Fitzgerald à l’étage du dessous.
Tout comme mon journal d’écriture sur insta, cette newsletter suivra le fil de mes réflexions sur l’écriture et la fiction, elle parlera sans doute de langage, d’utopie, de narration, de doutes, de découragement, de joie, d’épiphanies. Elle n’aura pas de calendrier précis (car je suis trop bordélique pour cela), ni de contenu exclusif et ne sera pas payante. Je ne m’interdis pas de déroger un peu à la ligne éditoriale “journal d’écriture” pour parler de mes lectures ou de choses que j’ai aimées, ou éventuellement vous glisser quelques mots à propos de mes sorties ou de mon actualité. D’ailleurs…
Sur les étagères
Mon roman young adult en vers libres, Le silence est à nous, sort le 19 mars chez Flammarion jeunesse. C’est un livre qui parle de tous les silences : ceux qui nous encombrent, ceux qu’on retient, ceux qu’on tente de crever, ceux qu’on nous impose. Une histoire de sonorité et de révolte par le silence, comme on retournerait le stigmate.
Dans la vie réelle
14 mars, 20h : Lecture dansée de Une grammaire amoureuse à la médiathèque Ormédo à Orvault, avec David Pisani (suivie d’une performance d’Emilie Bruguière : Après dimanche il est dimanche)
27 mars : Lancement de Le silence est à nous à la librairie Les Bien-Aimé·e·s à Nantes
11 avril, 19h30 : Rencontre au Monte-en-l’air autour de En couple
13 avril, 13h : Participation à la table-ronde “Écrire le féminisme” au salon du livre de Paris, avec Camille Emmanuelle et Benjamin Lesage
16 avril, 14h : Participation à la table-ronde “Artistes-auteur·ices, espèce aussi menacée ?” durant les rencontres pour l’écologie du livre à Strasbourg, avec Isabelle Collombat, Claire Lecoeuvre, et Diana Semaska
Allez, à bientôt !
Coline